Une éléphante enceinte avale un piège explosif

Une éléphante enceinte avale un piège explosif

La mort récente d'une éléphante enceinte dans la région forestière de Mannarkkad, dans le Kerala, a suscité l'indignation publique. Des enquêtes ont révélé que des agriculteurs locaux avaient mis en place un piège explosif pour des sangliers sauvages, que l'éléphante a malheureusement ingéré, provoquant sa mort.

Les médias sociaux se sont enflammés pendant quelques jours avant de passer à autre chose, mais pour les habitants, le problème persiste.
Dans la région de Vidarbha, dans l'est du Maharashtra, les attaques de tigres ont causé la mort de cinq personnes en deux mois. Ces conflits homme-tigre sont en augmentation depuis la fin des années 1990. Le problème du conflit homme-animal est complexe et nécessite une attention immédiate de la part des décideurs politiques. Il résulte de divergences de points de vue concernant la conservation des forêts et des écosystèmes. Les militants de la faune ne veulent pas d'humains dans les forêts, tandis que les défenseurs des droits ne veulent pas que la faune soit capturée et évacuée. De plus, les gouvernements cherchent à faire avancer les projets de développement.

Le problème est que la faune et les humains partagent les paysages forestiers et doivent donc apprendre à coexister. Il est rare que les responsables, les militants de la faune ou les écologistes considèrent les populations locales comme des partenaires dans la conservation, à quelques exceptions près.

L'approche qui consiste à considérer les locaux comme bénéficiaires de mesures gouvernementales obsolètes, comme la distribution d'argent, de clôtures de barbelés ou de cuisinières à gaz pour réduire l'utilisation de bois de chauffage, doit être repensée. Un modèle alternatif est celui de la coexistence homme-faune avec des régulations, des incitations et des enjeux pour les populations locales dans la conservation.

Les dommages collatéraux augmentent : pertes humaines, destructions de bétail, braconnage d'animaux protégés, dégâts des cultures... Les singes ravagent les mangues alphonso à Konkan, les antilopes dévorent les boules de coton, les sangliers détruisent les fermes, les paons raffolent des piments... Les tigres, lions, léopards, éléphants et herbivores sont souvent tués en représailles, par braconnage ou dans des accidents de la route.

Le contexte global est le suivant : les forêts protégées de l'Inde se fragmentent et sont transformées en grands zoos pour permettre l'expansion de l'infrastructure de développement destructrice. Le ministre de l'environnement, des forêts et du changement climatique, Prakash Javadekar, a condamné l'incident de l'éléphant au Kerala, mais son double discours est flagrant. Pendant le confinement, son ministère a discrètement ouvert la voie à plus de 30 projets qui, selon les défenseurs de l'environnement, affecteront 15 réserves de tigres, des corridors de faune, des zones éco-sensibles et des sanctuaires, dont la réserve d'éléphants Dehing Patkai en Assam.

Le conflit homme-animal est une question urgente qui doit être reconnue et traitée. Les gouvernements et les parties prenantes doivent travailler ensemble pour trouver un équilibre entre le développement économique et la préservation des écosystèmes. Pour y parvenir, il est crucial de promouvoir la coopération entre les populations locales, les militants de la faune et les responsables politiques.

Des stratégies de gestion intégrée, incluant des mesures préventives et des incitations pour les communautés locales, devraient être mises en place pour minimiser les conflits et protéger à la fois les humains et la faune. De plus, il est nécessaire de repenser l'approche du développement pour éviter de fragmenter davantage les forêts protégées et de mettre en danger les habitats naturels des animaux sauvages.

En somme, la résolution du conflit homme-animal exige une approche globale, une coopération entre les parties prenantes et une prise de conscience accrue de l'importance de la préservation des écosystèmes pour le bien-être des populations locales et la survie de la faune.

 

 

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