En Iran, la diffusion d'une simple vidéo de danse dans la rue peut conduire à une peine de dix ans de prison. C'est ce qu'ont découvert deux jeunes Iraniens âgés d'une vingtaine d'années, Astiazh Haqiqi et Amir Mohammad Ahmadi, qui ont été condamnés pour avoir diffusé des "mensonges et de la propagande" après avoir posté une vidéo d'eux-mêmes en train de danser devant la tour Azadi de Téhéran, symbole de la liberté. Le couple avait simplement partagé cette vidéo sur leurs comptes Instagram qui comptent près de deux millions de followers.
Cete condamnation est intervenue après le décès de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans en garde à vue pour comportement immoral présumé. Les manifestations qui ont éclaté suite à sa mort ont été qualifiées d'"émeutes" par le régime iranien, qui a infligé des peines sévères à ceux qui ont été perçus comme des manifestants. Les charges retenues contre Astiazh Haqiqi et Amir Mohammad Ahmadi sont très graves : "promotion de la corruption et de la prostitution, collusion contre la sécurité nationale et propagande contre l'établissement". La perquisition du domicile de Haqiqi a également été effectuée avant son arrestation.
🇮🇷💃 FLASH | En #Iran, un couple a été #condamné à 10 ans de #prison pour avoir #dansé dans une vidéo interprétée comme une défiance par le régime.
— Cerfia (@CerfiaFR) February 1, 2023
👉 Les iraniennes doivent obligatoirement porter le voile islamique et ne sont pas autorisées à danser. 😐pic.twitter.com/8sfHarB2Nt
Le mouvement de protestation qui a émergé en Iran depuis septembre dernier est l'un des plus importants défis pour le régime depuis la révolution de 1979. Les autorités ont prononcé des peines très sévères à l'encontre de manifestants, allant jusqu'à la peine de mort. Les protestations ont été déclenchées par la mort de Mahsa Amini, mais elles sont le résultat de frustrations plus profondes, notamment liées aux difficultés économiques, au chômage élevé, à la répartition inéquitable des ressources et à la corruption institutionnalisée. Ces manifestations ont entraîné des centaines de morts et des milliers d'arrestations.
Il est important de noter que le couple de danseurs ne cherchait pas à faire une déclaration politique avec leur vidéo. Ils ont simplement voulu partager leur joie de vivre et leur amour de la danse. Cette affaire montre une nouvelle fois la situation difficile des droits de l'homme en Iran et l'importance de lutter pour la liberté d'expression et la liberté de danser. En effet, la danse est un moyen d'expression artistique qui ne devrait pas être censuré et qui ne devrait pas conduire à des peines de prison.